Le Premier Ministre a raison de dire que, dans ce contexte difficile, il faut maintenir le cap de notre engagement d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2017. Mais nous attendons également de nos partenaires de l'Union européenne un engagement clair en faveur de la croissance, sans laquelle l'ajustement budgétaire des pays européens ne sera pas viable. Il faut une réponse européenne à la crise, et pas seulement en termes de stabilité financière. Certes, de grands progrès ont été réalisés sur ce point, en particulier à l'initiative de la France qui, aidée de l'Italie et de l'Espagne, a mis en place en juin dernier les éléments d'une union budgétaire. Mais il faut également que les choses bougent en termes de croissance. C'est ce que le Président de la République a proposé sous la forme du pacte de croissance lors du sommet du mois de juin. C'est aussi le sens des propositions visant à une meilleure coordination des politiques économiques.
Les efforts nationaux et européens pour sortir de la crise doivent se conjuguer afin de mettre en place une véritable politique économique commune. Cela implique que les États bénéficiant d'excédents commerciaux relancent leur demande intérieure et que les États en difficulté procèdent aux nécessaires ajustements. La bonne coordination des politiques économiques, c'est offrir aux uns les débouchés nécessaires à leur économie et aux autres la possibilité de se mettre à niveau. Chacun doit faire son travail. C'est la condition du redressement auquel chacun a intérêt.
C'est dans cet esprit que nous devons concevoir la relation franco-allemande, qui n'est pas menacée, comme certains le déplorent ou peut-être l'espèrent, pour la simple raison que nos destins sont liés et qu'il n'y pas, en Europe, de solution alternative à la relation franco-allemande. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy avait en son temps essayé de nouer une relation avec l'Angleterre, mais il est vite revenu à une relation privilégiée avec l'Allemagne. Cela ne signifie pas pour autant que la France doit s'aligner inconditionnellement sur les politiques allemandes, comme l'a fait Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nos intérêts et nos approches sont parfois différents, c'est d'ailleurs ce qui fait toute la valeur des compromis franco-allemands. En l'occurrence, ce qui nous rapproche est beaucoup plus important que ce qui nous divise, comme le montre l'agenda commun franco-allemand dressé à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée, que vous ne semblez pas avoir lu, mesdames et messieurs de l'opposition ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)