Pour obtenir ce prétendu compromis budgétaire, vous êtes allés de reniements en renoncements. Vous avez préféré les constats aux résultats, la parole aux actes, les reniements aux convictions, les faux-semblants à la vérité, les volte-face à la cohérence, les effets de manche à l'action concrète et efficace. Bref, le reniement permanent, c'est maintenant et le changement, ce n'est pas demain la veille !
Si je déplore ce compromis avec force, monsieur le ministre, ce n'est pas pour vous accabler en pure logique politicienne mais pour vous dire à quel point nous, Européens convaincus – c'est l'ancien député européen qui vous parle – sommes affligés de vous voir condamner l'Europe à l'impuissance et au délitement.
En effet, au-delà des seuls enjeux budgétaires, c'est bien une vision de l'Europe et une conception de l'Union européenne que l'on était en droit d'attendre. De M. Hollande, qui se dit fils spirituel de Jacques Delors et de François Mitterrand, on était en droit d'attendre un chef d'orchestre fédéraliste. Il s'est révélé pâle soliste mais grand joueur de pipeau ! Quel contraste saisissant avec la présidence française de l'Union européenne exercée par Nicolas Sarkozy en 2008 !