En effet, mais les amitiés sincères et profondes ne naissent pas en neuf mois alors qu'elles peuvent se détériorer en quelques semaines. Je me souviens de ce que fut la relation entre le précédent Président de la République et Mme Merkel au moment où celui-ci a décidé de façon unilatérale, et oubliant d'en parler à la Chancelière, de refonder l'Union pour la Méditerranée. J'ai lu d'ailleurs dans l'excellent livre de Bruno Le Maire qu'il avait eu quelques propos qui avaient pu la blesser. Le fait que ce livre ait été écrit par mon prédécesseur témoigne qu'il y a des choses à dire sur ce qui s'est passé au cours du précédent quinquennat si l'on considère que la relation franco-allemande doit être entretenue dans la délicatesse des relations entre chefs d'État et de gouvernement.
Par conséquent, cette idée d'un âge d'or de la relation franco-allemande auquel nous aurions dérogé parce que le Président de la République est socialiste et que la Chancelière ne l'est pas, repose sur une vision un peu courte de la relation entre nos deux pays. Mais pour vous rassurer car je ne voudrais pas que vous quittiez cet hémicycle avec l'angoisse qu'elle est à tout jamais remise en cause, je vais vous faire la liste rapide des sujets sur lesquels nous sommes tombés d'accord bien que, à l'origine, nous n'ayons pas nécessairement parlé du même point de vue.
Tout d'abord, j'entendais tout à l'heure que la supervision bancaire aurait été faite avant que nous ne soyons au pouvoir. Mais je constate simplement que l'union et la supervision bancaires ont été évoquées dans leurs fondements et leurs orientations pour la première fois à l'occasion du Conseil européen du mois de juin dernier,…