Je crois en revanche, comme nous l'avons dit hier au cours de la discussion générale, que le binôme, tel qu'il est proposé, compliquera beaucoup de choses. À mon avis, il portera terriblement atteinte à la ruralité. Nous reviendrons tout à l'heure sur ce point, au moment de la discussion de l'article 3, qui est à mon avis plus concerné par cette question.
Le binôme rendra les choses plus difficiles pour les candidats sans étiquette qui souhaitent se présenter aux élections. Trouver deux femmes et un homme, si l'on est un homme, ou deux hommes et une femme, si l'on est une femme, est beaucoup plus compliqué pour les candidats qui ne bénéficient pas du soutien d'une organisation politique. Surtout, selon moi et un certain nombre de mes collègues, les élections cantonales seront progressivement dénaturées. Dans notre tradition électorale, les élections cantonales se font au scrutin uninominal. Des modifications ont été apportées à ce modèle de base, avec l'ajout de suppléants. Il n'en reste pas moins que l'élection des conseillers généraux symbolise avant tout la rencontre d'un homme et d'un territoire.
Je suis persuadé que cette réforme et la création de ce binôme porteront atteinte à ce mode de scrutin très ancien, mais parfaitement républicain.