Vous souhaitez favoriser l'adaptation de notre agriculture aux changements climatiques, mais se limiter à cela, n'est-ce pas s'engager dans une bataille perdue d'avance ? Ne pensez-vous pas utile d'essayer aussi de limiter ces changements ?
J'ai moi aussi regretté l'arrachage des vignes OGM à Colmar, les modalités de cet essai ayant fait l'objet d'une concertation sans précédent, mais n'estimez-vous pas possible d'évaluer scientifiquement les risques environnementaux, économiques et sanitaires des OGM sans les cultiver en plein champ ? Et s'il doit y avoir des essais en plein champ, est-on en mesure d'évaluer les risques de dissémination ?
Certes, les nombreuses publications de l'INRA sont particulièrement intéressantes et le travail réalisé par ses chercheurs tout à fait remarquable. Mais, sur le terrain, nous restons sur notre faim pour ce qui est de la diffusion des connaissances et de l'information sur les applications, sur les partenariats ou sur le développement d'un nouveau type d'agriculture créatrice d'emplois.
Le secteur privé prend une part croissante dans le financement de l'INRA : comment comptez-vous, dans ces conditions, bâtir un budget propre à répondre aux attentes de notre société ? D'autre part, est-il normal que les chercheurs consacrent en moyenne 25 % de leur temps à monter leurs dossiers de financement ?
Enfin, puisque vous souhaitez une gouvernance collégiale, allez-vous y impliquer aussi les salariés et les organisations syndicales de l'INRA, comme cela me semble s'imposer dans un domaine tel que la recherche ?