Monsieur Lamblin, évidemment le risque existe que les personnels de la défense qui auront travaillé au sein d'entreprises privées soient en quelque sorte juges et parties.
Cela peut éventuellement dépendre de la taille et du nombre des entreprises du secteur. Lorsqu'une seule entreprise fabrique un produit en France, comme DCNS pour les sous-marins nucléaires, les risques semblent moindres.
L'esprit qui règne parmi les personnels de la défense et le respect très fort de la déontologie constituent toutefois le meilleur rempart contre d'éventuelles dérives.
La création de relations entre ces personnels et les entreprises doit aussi permettre de mieux prendre en compte le tissu économique français. Aujourd'hui, alors qu'une PME française, Mandriva, est la seule entreprise d'Europe à éditer un système d'exploitation Linux, le ministère de la défense a privilégié le Linux américain, Red Hat, pour équiper ses sous-marins nucléaires.
Il me semble que l'on pourrait même encourager l'essaimage qui n'est pas encore dans les moeurs du ministère de la défense. À l'instar de ce qui se fait au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), les personnels désirant créer une entreprise dans le secteur des nouvelles technologies pourraient être aidés. On prendrait un risque minimal pour dynamiser le tissu des PME et des PMI du secteur.