En Alsace, on voit bien comment la filière agroalimentaire allemande s'est construite autour des matières premières, à partir d'une réflexion sur les coûts de production. Dans cet esprit, quelles sont, selon vous, les filières qui méritent d'être soutenues ? Alors que chacun s'efforce de regagner des parts de marché en dépréciant sa monnaie, le lien avec l'Allemagne est fondamental si l'on veut éviter d'être les « dindons de la farce ». Berlin est-il attentif à cette question ?
Vous avez vanté le coût du foncier, qui est bas en France parce que nous avons de la place. Mais il ne suffit pas de bâtir des usines au milieu des champs. Un industriel recherche non seulement de terrain bon marché, mais aussi de la main-d'oeuvre qualifiée et des infrastructures adaptées. Ce triptyque doit être géré dans son ensemble, l'aménagement du territoire est nécessaire pour mettre en valeur nos atouts. Le groupe américain, pour lequel j'ai longtemps travaillé, privilégiait – et il n'était pas le seul – les villes moyennes, pas trop éloignées des pôles universitaires.