Le sénateur David Assouline l'a d'ailleurs démontré dans son rapport sur l'absentéisme scolaire : dans 80 % des cas, la sanction par la suspension ou la suppression des allocations familiales n'a pas reconduit les élèves sur le chemin de l'école, pas plus qu'elle n'a réellement prévenu le décrochage scolaire.
Que cette loi ait été injuste socialement ne fait aucun doute. Les enfants concernés par le décrochage scolaire, de la même manière que les victimes de violences, sont principalement issus de milieux défavorisés. Condamner les familles à cette sorte de double peine n'est pas acceptable.
Cependant, nous considérons que la violence en milieu scolaire est un problème bien réel. Les chiffres nous le rappellent, bien qu'il faille les prendre avec précaution : le taux d'incidents, qui était de 13,6 pour mille élèves en 2011-2012, semble être en augmentation.
Mais nous sommes vigoureusement opposés à l'approche coercitive qui est proposée. En effet, nous voulons repenser en profondeur le système éducatif ainsi que notre relation à l'institution qu'est l'école : ainsi pourrons-nous apaiser certains climats tendus, permettre à chacun de trouver sa place et réussir, surtout, la prévention. C'est la mission première de l'école républicaine que de permettre à tous les enfants de s'y intégrer et de s'y épanouir. C'est pourquoi nous préconisons une rénovation de notre modèle scolaire, comme Barbara Pompili l'a clairement exprimé en commission.