Je suis député de la circonscription de Chinon. J'ai bien noté que dans le rapport 2011 vous considériez notamment que cette centrale était un peu en retrait des autres en termes d'exigences de radioprotection et de sûreté nucléaire. C'est un sujet qui, évidemment, m'interpelle.
Je considère que l'élection présidentielle récente a fourni, pour la première fois peut-être, l'occasion d'un débat démocratique dans notre pays sur la place du nucléaire. Même s'il n'a pas toujours permis d'échanger des arguments sérieux ou approfondis, il a eu le mérite d'exister. Contrairement à notre collègue de l'UMP, je pense que l'actuel Président de la République a exprimé une position plutôt équilibrée, visant à baliser un chemin vers une transition énergétique qui tienne compte à la fois des enjeux de la diversification nécessaire du mix énergétique, de la sûreté nucléaire, et donc de l'acceptabilité sociale, et qui prenne en compte les difficultés à diminuer de façon rapide et maîtrisée la place du nucléaire dans le mix électrique, compte tenu de l'importance qu'il y prend. Comme M. Baupin l'a rappelé nous ne sommes pas ici pour vous interroger sur la politique énergétique française, mais sur la sûreté. J'ai été sensible au fait que vous évoquiez le facteur humain dans la prise en compte des situations de risque. En amont de ces situations, il y a la vie quotidienne dans les centrales. Ce qui m'a frappé en rencontrant des salariés ou des cadres de différents sites, c'est le recours insistant à la sous-traitance. Il y a là certainement une politique de l'exploitant, un cadre réglementaire et peut-être une responsabilité du législateur. J'aimerais vous interroger sur ce sujet pour savoir si, de votre point de vue, nous avons aujourd'hui une responsabilité à prendre pour la limitation du recours excessif à la sous-traitance dans l'hypothèse où ce recours aurait un impact sur la sûreté des sites.