Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 20 février 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Votre rapport est ambitieux, messieurs les préfigurateurs, tant il est vrai que la biodiversité est porteuse d'enjeux majeurs. Outre la biodiversité remarquable, les écologistes s'intéressent particulièrement à la biodiversité ordinaire, celle qui existe dans les villes, dans les villages, celle dont on ne parle pas beaucoup. Elle est indispensable dans la lutte contre la pollution, dans la préservation d'espèces peu connues mais pourtant importantes pour notre avenir. Dans cette vision, le premier scénario ne doit, bien sûr, pas être retenu puisqu'une agence de la biodiversité ne peut pas se contenter de rester dans l'exceptionnel ou les espaces remarquables.

Il est vraiment important de se mettre à prendre en compte la biodiversité dans l'ensemble des politiques publiques. C'est ce qui, aujourd'hui, n'est pas forcément bien compris ni intégré. On voit bien la tension qu'il y a dans le débat entre, d'un côté, l'Agence nationale et, de l'autre, la nécessité d'être dans la continuité de la décentralisation. Cette tension doit essayer de s'exercer de la façon la plus profitable possible pour l'ensemble des acteurs. Au niveau national, on a besoin de peser au niveau européen, sur les politiques agricoles par exemple. Quel rôle pensez-vous que l'Agence pourrait jouer vis-à-vis de l'Europe ? Comment envisagez-vous ses relations avec des structures locales, dont certaines fonctionnent très bien ? Je pense à Natureparif en Île-de-France, Bretagne vivante en Bretagne, et à d'autres organismes qui, à plus ou moins grande échelle, ont déjà des expériences d'expertise très concrète. Cette capacité à rassembler des informations, essaimer et faire profiter existe déjà de manière locale et arriver à faire vivre cela est un enjeu important.

Vous avez dit un mot sur la formation, à laquelle je suis très attachée. On n'arrivera à rien tant qu'au niveau de l'enseignement, aussi bien scolaire qu'agricole, de l'urbanisme, de l'architecture et de l'industrie, on n'aura pas, en matière de biodiversité, une nouvelle approche. Aujourd'hui, il existe un gouffre entre les discours de certains acteurs et la réalité concrète dans le bâtiment ou l'agriculture, par exemple.

La question des moyens financiers ne me semble pas très claire, et je suppose qu'elle ne l'est pour personne puisque rien n'est vraiment calé. Pouvez-vous nous en dire plus sur la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier bâti ? Pensez-vous que cette idée pourrait être retenue et qu'elle aurait une efficacité contre l'artificialisation des sols ?

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