Les crédits de recherche sur les troubles de la fertilité sont dérisoires. Un million d'euros par an, c'est même ridicule par rapport à ce que coûtent tous les échecs de tentatives de PMA !
Votre groupe de travail participe-t-il au pilotage du plan national de recherche sur les perturbateurs endocriniens ?
On observe parallèlement une baisse tendancielle de la qualité du sperme, et donc de la fertilité masculine, et une augmentation du nombre de cancers du testicule. Si la mortalité du fait de ce cancer diminue, sa prévalence augmente de 2,5 % par an. Cela devrait alerter et conduire à engager des recherches sur le sujet.
Les malformations congénitales de l'appareil reproducteur chez les petits garçons – cryptorchidie, hypospadias… – sont de plus en plus fréquentes, de même que les pubertés précoces chez les filles, mais aussi chez les garçons. N'est-ce pas un signal d'alarme supplémentaire ? A-t-on établi un lien avec des troubles ultérieurs de la fertilité ?
S'agissant du bisphénol A, s'il n'est bien sûr pas possible d'expérimenter sur l'être humain, une expérimentation conduite chez des primates femelles a clairement montré qu'une exposition, même à de faibles doses, comme celles rencontrées dans la vie quotidienne, entraînait des troubles de l'ovulation chez ces mammifères, dont l'appareil reproducteur est très voisin de celui de l'espèce humaine.
En ce qui concerne les recherches sur les cellules souches embryonnaires et sur l'embryon, l'Agence de la biomédecine explique que le régime actuel d'interdiction assortie de dérogations n'entrave pas les chercheurs qui obtiennent les dérogations dont ils ont besoin. Or, vous dites, vous, monsieur Spira, qu'il constitue un frein et dissuade les équipes. Quelle est la position de votre groupe de travail sur ce sujet ?