Notre plan stratégique a été élaboré à l'horizon de quatre ans. Mais on ne pourra faire l'économie d'une réflexion de fond sur la distribution de la presse en France. Si Presstalis passe l'échéance de fin juillet, ce que je souhaite de tout coeur, il faut que nous puissions nous pencher à l'automne sur plusieurs scénarios en fonction des évolutions économiques car, je l'ai dit, la chute des ventes au numéro n'est pas endiguée. Une réflexion globale s'impose, associant tous les acteurs. Les enjeux sociaux et financiers sont tels que les décisions ne pourront être prises qu'en lien avec la représentation nationale et les pouvoirs publics.
Les éditeurs sont au travail et, comme nous, étudient différentes hypothèses. Il faudra au final mettre en commun le fruit de ces réflexions. On se trouve au confluent du droit de la presse, du droit commercial, du droit coopératif, du droit de la concurrence… qui ne font pas nécessairement bon ménage. Des évolutions sont nécessaires, nous le disons au législateur. Il n'est pas possible par exemple aujourd'hui de faire entrer dans une société de distribution de presse d'autres opérateurs que des éditeurs de presse, alors que certains adossements pourraient être utiles.
De même, ne faut-il pas se reposer la question de la fusion des deux messageries ? Les équipes de Presstalis réfléchissent avec celles des MLP aux meilleures formes de coopération et de mutualisation afin de diminuer les coûts. C'est nous qui mettons à disposition de l'ensemble de la profession le système informatique. Nous n'avons pas les moyens de le rénover à hauteur de ce qui serait nécessaire. Tous les acteurs ne doivent-ils pas participer à cette rénovation ? Ce qui, soit dit au passage, ne limiterait en rien la compétition qu'ils peuvent se livrer.
Il faut sans tarder aborder les pistes à moyen et long terme car les enjeux sont cruciaux. La presse doit en effet demeurer disponible sous toutes ses formes, numérique et papier.