Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 31 juillet 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Sidérurgie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Monsieur le ministre, la situation de la sidérurgie en France et en Europe ne cesse de s'aggraver. C'est le résultat de choix industriels de renoncement qui délaissent les investissements productifs au profit de la rentabilité immédiate.

Arcelor-Mittal vient de demander une réduction des coûts fixes de 50 euros par tonne d'acier alors que les salaires ne représentent que 10 % du coût, et le risque de la fermeture d'un haut fourneau à Fos-sur-Mer est patent, ce qui entraînerait une sous-production, préjudiciable à terme, à la viabilité du site. Ascometal a annoncé le 24 juillet la suppression de 307 emplois, dont 166 sur le site du Cheylas, en Isère, et 54 à Fos-sur-Mer.

La sidérurgie, passée peu à peu sous la coupe de grands groupes financiers, souffre de manque de projets industriels ambitieux. Elle est aujourd'hui pénalisée par le manque d'investissement dans l'homme, dans la recherche et dans les processus de fabrication alors que, par exemple, à Ascometal-Fos, la mise en place d'une coulée continue permettrait de réduire les coûts, de gagner de nouveaux marchés et de pérenniser le site. À Arcelor, toujours à Fos-sur-Mer, 1 000 emplois ont été détruits en dix ans, dégradant ainsi les conditions de travail, mais également la qualité des produits. Dans ma seule circonscription, plus de 3 000 emplois directs sont menacés.

Monsieur le ministre, quelles dispositions pouvez-vous prendre pour que soit mise en oeuvre une véritable politique industrielle orientée vers l'emploi et vers le développement qualitatif de la production ? Envisagez-vous à cet effet une entrée de l'État dans le capital de ces sociétés…

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