Nul ici ne craint la volonté du peuple, dont nous sommes la parfaite expression. Au cours de la campagne présidentielle, les membres de l'actuelle majorité ont défendu les engagements de celui qui allait être élu président de la République, parmi lesquels l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Je me réjouis qu'un débat contradictoire puisse avoir lieu au Parlement, car il y va de sa dignité et de sa capacité à accomplir sa mission.
Dans ce débat, nous pouvons faire preuve de sérénité et de hauteur de vue, à plusieurs conditions. La première consiste à nous accorder sur le texte dont nous débattons. À ceux qui reprochent au Gouvernement d'invoquer l'égalité, je rappelle ainsi que ce mot est absent de l'exposé des motifs du projet de loi. Je le regrette d'ailleurs, car il s'agit bien ici de faire un pas supplémentaire vers l'égalité des droits.
Quant aux arguments invoqués à l'appui des amendements de suppression, celui de l'inconstitutionnalité était, je le rappelle, l'un des favoris de la droite espagnole, mais une décision récente de la Cour suprême a validé dans ce pays le mariage homosexuel. Je vous déconseille, mes chers collègues, de vous engager sur la même voie, qui vous exposerait à la même déconvenue.