Intervention de Matthias Fekl

Réunion du 15 janvier 2013 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMatthias Fekl :

Nos collègues de l'opposition font valoir – j'entends cet argument – que ce débat n'oppose pas les modernes aux ringards. Il n'oppose pas davantage les défenseurs de la famille et de l'intérêt de l'enfant à ses prétendus fossoyeurs. Nous sommes, dans la majorité, profondément attachés à la famille, à la stabilité qu'elle peut procurer et au cadre qu'elle fixe. Nous constatons que la famille n'a pas été détruite dans les pays – Espagne, Canada, Argentine, etc. – qui ont fait le choix d'ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe.

Nous connaissons tous, dans notre entourage, des personnes qui sont opposées à cette réforme, de même que vous connaissez très probablement dans le vôtre, chers collègues de l'opposition, des personnes qui y sont favorables. Le fonctionnement de notre assemblée renforce les clivages et nous amène à nous opposer de manière parfois un peu stérile. Les questions de société qui nous sont posées transcendent pourtant les appartenances politiques.

Je le redis : nous déduisons de l'observation des pays qui nous ont devancés que cette réforme sera une belle réforme. Non seulement elle règlera certaines questions techniques et matérielles, mais elle consacrera surtout de nouveaux types de famille, qui existent et qui ont droit, comme les autres, à la reconnaissance de la loi républicaine, dont c'est aussi le rôle. Je ne vois pas au nom de quoi nous priverions les couples de personnes de même sexe du bonheur de se marier.

Cette réforme est un engagement, non seulement du président de la République, mais de chacun des candidats de la majorité aux élections législatives. Nous l'avons défendue, non seulement à Paris et dans le Marais, mais dans toutes les circonscriptions, y compris dans les zones rurales, les banlieues et les quartiers pavillonnaires. On ne me fera pas croire qu'il y a, d'un côté, les homosexuels qui vivent à Paris et, de l'autre, le pays profond qui serait opposé à cette réforme. Il y a – j'en suis convaincu – la même proportion de partisans et d'opposants à ce projet de loi, où que l'on se trouve dans notre pays.

Enfin, parmi ceux qui proposent aujourd'hui d'améliorer le PACS ou de créer un contrat d'union civile, nombreux sont ceux qui y étaient farouchement opposés hier. Nous pouvons nous réjouir de cette évolution. Mais surtout, nous pouvons nous dire que, de la même manière que pour le PACS, dans dix ans au plus tard, nous conviendrons tous que cette réforme est une réforme magnifique et que personne ne remettra en cause.

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