Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 15 janvier 2013 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérald Darmanin :

Je répondrai à Mme Narassiguin que le droit de vote a été accordé aux femmes par le Général de Gaulle, alors que des socialistes et des radicaux de gauche le refusaient au prétexte que les femmes, trop proches des curés, auraient un vote conservateur.

Contrairement à ce que prétend M. Galut, il n'y a rien d'insupportable dans l'attitude de M. Mariton. En revanche, certaines attaques ad hominem ne font pas honneur au débat public. Une de vos collègues socialistes vient de répondre sur les réseaux sociaux à Mme Virginie Duby-Muller, qui a posé tout à l'heure une question d'actualité en séance publique, qu'elle « n'avait pas le monopole de l'utérus ».

Je n'ai pas compris le sens de l'intervention de Mme la rapporteure pour avis, qui s'appuyait sur le message électronique qu'elle avait reçu d'une famille. Nous pourrions tous citer des courriers analogues, dans un sens ou dans un autre !

Je suis étonné que M. le rapporteur se soit aussi peu exprimé. J'espère qu'il le fera davantage dans la suite de nos débats.

Une collègue de la majorité a affirmé que nous voulions restreindre la liberté des corps. Or, le rôle du législateur n'est pas de traiter de la sexualité des individus, mais de régler des problèmes de société. Nous devons favoriser la stabilité de la famille, cellule constitutive de la société. Cette stabilité naît du mariage. Elle est importante pour le logement, l'éducation des enfants. Lorsqu'on célèbre un mariage, on demande aux époux, non seulement d'être fidèles ou de s'assister mutuellement, mais aussi de fonder une famille et d'élever des enfants.

S'agissant de la question du référendum, c'est souvent quand l'on manque d'arguments que l'on s'attache à la lettre de la Constitution. Dans l'esprit du Général de Gaulle, de Michel Debré et des constituants, le référendum devait permettre de consulter le peuple, soit lorsque le Parlement considérait qu'il n'était pas légitime pour trancher une question, soit lorsqu'il était nécessaire de sortir le pays d'une crise grave et de mettre fin à ses divisions. Ce serait une voie raisonnable si le président de la République, que l'on dit modéré, choisissait d'y recourir.

Pour finir, sans rouvrir le débat sur le nombre de personnes qui ont manifesté dimanche, je citerai un grand écrivain français qui s'est exprimé dans Le Figaro : « Des centaines de milliers de Français ont défilé. Ils n'étaient pas là pour leur salaire, leur pouvoir d'achat ou leurs acquis sociaux. Pour la première fois, ils venaient défendre non pas leurs intérêts, mais leurs seules convictions. » Nous devrions les écouter, sans nous insulter.

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