Intervention de Xavier Breton

Réunion du 15 janvier 2013 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

À l'origine, je n'avais pas cosigné ces amendements car au terme d'alliance, que je jugeais en effet mal choisi, je préférais celui d'union. Je l'ai finalement fait, d'abord dans l'espoir de permettre un consensus sur un sujet qui divise notre pays, comme on l'a vu lors de la manifestation monstre de dimanche, dans un contexte économique où nous avons besoin d'être unis. Je regrette ce clivage et ce passage en force alors qu'une très grande majorité de nos concitoyens pourrait, me semble-t-il, approuver ce projet d'alliance civile.

En outre, j'ai jugé intéressant le principe d'un dispositif spécifique destiné aux couples de même sexe. Il met en évidence ce qui nous sépare : pour vous, il constitue une discrimination ; pour nous, il traduit concrètement une différence que vous êtes incapables de penser puisque, pour réduire les inégalités, vous vous contentez de nier la différence et d'en déduire une fausse égalité. Pourtant, les différences perdurent, comme on le voit en matière de filiation.

De fait, le seul objet de ce texte sur le mariage n'est pas le mariage lui-même, mais bien la filiation. J'ai même entendu les représentants des associations LGBT dénoncer la discrimination dont le projet est porteur puisqu'il oblige les homosexuels à se marier pour avoir des enfants ! Quelle sera donc l'étape suivante ? Pensez-y !

À nos yeux, la filiation doit s'appuyer sur une situation crédible : naturels ou adoptifs, les parents doivent être un homme et une femme. Or, la filiation que vous proposez n'a rien de crédible. La capacité à élever un enfant, à l'éduquer n'est pas en question : il s'agit ici du fait d'être le père ou la mère d'un enfant. On ne peut pas naître de deux hommes, ni de deux femmes. Être parent, cela signifie quelque chose ! Vous refusez cette dimension de la filiation, alors que, par elle, nous pensons la différence. Nous prenons de grandes précautions vis-à-vis des personnes concernées, qui élèvent des enfants en faisant de leur mieux. Mais le rôle de la société consiste aussi à dire : « Non, vous n'êtes pas les deux papas, les deux mamans de cet enfant, parce que ce n'est pas crédible. »

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