L'impréparation, madame la présidente, n'a pas été militaire mais politique : nous savons nos troupes parfaitement formées et préparées depuis le mois de mars dernier. En revanche, notre pays n'est pas parvenu à mobiliser ses alliés au sein d'une coalition européenne : quoi que vous en disiez, monsieur le ministre, la France est encore seule sur le terrain.
Plusieurs pays se mobilisent, en particulier pour les transports ; un centre d'appel a été mis en place à l'état-major de l'Union européenne à Bruxelles afin de coordonner les demandes des pays africains en fonction des avions disponibles ; mais, à en croire certaines informations, les Américains factureraient leurs prestations et les Anglais, dans le cadre du système ATARES – Air Transport, Air-to-Air Refuelling and other Exchanges of Services –, évoquent des échanges selon lesquels, par exemple, une heure de C-17 équivaudrait à cinq heures de C-130. Cet étonnant système marchand semble devoir se mettre en place alors que l'opération Serval, à vous entendre, n'engendrerait, en surcoût d'Opex, que 8 millions d'euros par mois. Cela semble bien peu, au regard des 45 millions engagés tous les mois en Afghanistan, et compte tenu du nombre de soldats engagés comme des moyens qu'il faudra mobiliser sur ce terrain très vaste. Pourriez-vous nous apporter des précisions sur ce point ?