Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 23 janvier 2013 à 11h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

La situation humanitaire, déjà grave au départ, est bien entendu préoccupante, monsieur Villaumé. Les événements de mars 2012 avaient provoqué la constitution de camps de réfugiés ; depuis le début de l'opération Serval, néanmoins, il n'y a pas eu d'afflux massifs de réfugiés : les Maliens se sont réinstallés dans leurs villes une fois celles-ci reprises par l'armée malienne. Une bonne articulation entre l'action des ONG et celle des militaires est devenue nécessaire. Nous nous y employons donc.

Quant aux moyens, monsieur Foulon, les carences en matière de transport, de ravitaillement en vol et de renseignement – via les drones – ne sont pas nouvelles : un tel problème ne se règle pas en six mois, et il faudra en tenir compte dans la rédaction du Livre blanc. Nous parons à ces difficultés par le soutien de nos alliés, notamment celui des Américains sur le ravitaillement en vol et le renseignement, pour lequel leur coopération est totale. Cela dit, le renseignement n'est pas aisé : en plus d'être étendu, le territoire malien est largement désertique et les groupes terroristes le connaissent bien. Dans l'Adrar des Ifoghas, les difficultés seront plus grandes encore.

Dans cette guerre de mouvement, il importe que les forces maliennes reprennent le contrôle des villes et que la Misma, avec les moyens d'accompagnement nécessaires, empêche les groupes terroristes de s'y rétablir afin de sécuriser l'ensemble du territoire.

Le Niger, monsieur Rihan-Cypel, a placé deux bataillons près de sa frontière, et le Burkina Faso est lui aussi mobilisé. Je m'entretiens régulièrement avec les ministres de la défense de ces pays. L'intervention de la France crée les conditions d'une mobilisation qui n'aurait pas été possible sans elle : les pays se sentant soutenus, ils agissent, à l'instar de l'Algérie et de la Mauritanie, qui, comme je l'ai dit, renforcent également leurs moyens de sécurité aux frontières.

Les personnes que vous avez nommées sont au Mali, et nous savons à peu près où ; mais elles se déplacent. On nous demande parfois d'aller vite ; mais personne n'a oublié, je suppose, qu'il a fallu onze ans aux Américains pour trouver Ben Laden…

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