Sachez avant tout que cette table ronde était programmée avant que ne survienne le scandale de la tricherie sur la nature de la viande. Nous avions également prévu d'auditionner cet après-midi Guillaume Garot, le ministre chargé de l'agroalimentaire, mais cette audition devant se tenir en même temps que le débat, demandé par l'opposition, sur le budget européen, j'ai décidé de la reporter à une date ultérieure.
Récemment, et avec un certain nombre d'entre vous, je me suis rendu à Rungis. Nous avons tous été séduits par ce lieu magique qui, dans une démarche d'intérêt général, maintient la présence sur notre territoire d'un grand nombre de PME. Tous ces acteurs s'impliquent tant en amont qu'en aval des différentes filières et représentent entre 10 000 et 11 000 emplois.
Nos questions concernant la traçabilité des produits ont reçu des réponses satisfaisantes. Cela étant, le nombre d'intermédiaires dans certaines filières est tel que personne ne s'y retrouve. Or cela a des conséquences sur le comportement des consommateurs. L'équilibre est fragile. Chacun a en tête la situation dramatique qu'a produit, il y a quelques années, le revirement des consommateurs par rapport à leur consommation de viande, alors même que la filière n'était pas responsable.
Nous allons donc discuter ce matin de l'origine des produits, des OGM, ou encore des farines animales avec nos différents invités.
M. Jean-René Buisson est président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) depuis juin 2004. Cette organisation professionnelle, porte-parole de l'industrie agroalimentaire, regroupe 22 fédérations nationales sectorielles et 20 associations régionales et représente plus de 10 000 entreprises. Il a été membre du comité exécutif du groupe Danone. Il a été membre du comité exécutif du bureau du MEDEF, dont il a présidé la commission protection sociale, et membre du Conseil économique, social et environnemental. Actuellement, il est administrateur d'Eco-Emballages, président du conseil de surveillance du Salon international de l'alimentation, et administrateur du groupe Clarins.
M. Serge Papin, président-directeur général du groupe Système U, est l'auteur du livre « Consommer moins, consommer mieux », écrit en collaboration avec Jean-Marie Pelt, considéré comme une sommité dans le domaine du développement durable. Il a démarré sa carrière en 1972 comme manutentionnaire chez Intermarché à Fontenay-le-Comte.
M. Joël Duc est responsable du service hygiène, sécurité alimentaire et développement durable de la Fédération française des Banques alimentaires (FFBA). Il exerce son activité bénévolement. Ses compétences en matière alimentaire et sanitaire l'ont amené à exercer des responsabilités au sein des banques alimentaires qui rendent de grands services à la grande distribution et aux personnes en situation de précarité alimentaire.
Je salue enfin notre collègue Philippe Martin, premier vice-président du groupe socialiste, membre de la Commission du développement durable et président du conseil général du Gers, qui nous fera part de son expérience dans le domaine des circuits courts et de la vente directe.
La France est le premier producteur agricole en Europe et le troisième exportateur agroalimentaire, derrière l'Allemagne et les Pays-Bas. En 2010, les industries agroalimentaires représentaient 13 500 entreprises, 147 milliards de chiffre d'affaires et 415 000 salariés – 577 000 salariés si l'on inclut la charcuterie et la boulangerie pâtisserie. L'industrie agroalimentaire est donc le premier secteur industriel national.
En 2011, les productions agroalimentaires représentaient 13 % de la valeur de nos exportations et ont généré 12 milliards d'euros d'excédents commerciaux. À un moment où nous cherchons à retrouver la croissance, la filière agroalimentaire nous offre des perspectives intéressantes, à condition toutefois qu'elle ne soit pas confrontée à des incidents de parcours comme celui qui vient de se produire.
En ce qui concerne les programmes européens d'aide aux plus démunis, l'Europe, après de longs débats, a fini par trouver un accord dont nous nous félicitons, même s'il est un peu réducteur par rapport à la situation précédente.
J'en viens aux circuits courts. En 2005, 88 600 exploitations agricoles réalisaient de la vente directe, soit 16,3 % d'entre elles, dont 47 % après avoir transformé les produits. Depuis, j'ose imaginer que ces chiffres sont en forte progression.