Intervention de Joël Duc

Réunion du 20 février 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Joël Duc, responsable du service hygiène, sécurité alimentaire et développement durable de la Fédération française des Banques alimentaires, FFBA :

La première banque alimentaire a été créée en 1984, voilà près de trente ans. En 2013, 97 banques alimentaires couvrent l'ensemble du territoire national, favorisant un réseau local, des circuits courts et une grande réactivité en matière de traitement des produits frais. Elles distribuent quelque 100 000 tonnes de denrées à près de 5 500 associations, épiceries sociales, centres communaux et intercommunaux d'action sociale.

L'aide alimentaire concerne 750 000 personnes en France et représente environ 200 millions de repas par an. Cela nous confère de grandes responsabilités.

La première d'entre elles concerne la sécurité alimentaire. Nous nous sommes dotés depuis trente ans d'importants moyens logistiques. Nous disposons aujourd'hui de 220 camions frigorifiques, d'immenses entrepôts, de 18 000 m3 de chambres froides et de salles de tri réfrigérées.

Ces moyens s'accompagnent d'une méthodologie. Nous avons ainsi doté chaque banque alimentaire d'un ou plusieurs responsables de l'hygiène et de la sécurité des aliments. La formation étant un socle nécessaire pour la sécurité, 2 500 bénévoles reçoivent chaque année une formation à l'hygiène alimentaire. Nous avons en outre contribué très activement à la rédaction d'un guide des bonnes pratiques d'hygiène destiné aux organismes caritatifs.

Les banques alimentaires ont été créées autour de principes forts comme le don, la gratuité, le partage, mais également la lutte contre le gaspillage. Celle-ci se vit au quotidien, notre philosophie étant de sauver les aliments pour aider les personnes démunies. Plus de 50 % de nos ressources proviennent de dons, de la récolte quotidienne auprès de plus de 1 400 magasins, ce qui représente 39 000 tonnes de denrées par an, mais également de dons issus des industries alimentaires et de productions agricoles.

Ainsi, lorsque le Gouvernement a lancé le pacte national antigaspillage, nous nous sommes sentis légitimes pour nous investir plus avant. Nous assurons par ailleurs la présidence de deux groupes de travail sur la relation entre les partenaires et sur les aspects contractuels, juridiques et réglementaires qu'il faudrait faire évoluer.

Notre action quotidienne nécessite une foi militante de la part de nos 4500 bénévoles qui doivent innover chaque matin pour venir en aide aux personnes démunies, qui sont de plus en plus nombreuses en France.

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