Nous traversons une profonde crise de confiance. La fraude manifeste dans cette affaire est le signe d'une véritable dérive ! Mais la pire des solutions consisterait à agiter la muleta en se contentant de dénoncer une fraude à la réglementation ! Mieux vaudrait définir une véritable politique publique de contrôle de notre alimentation afin d'éviter durablement ce type de problèmes. C'est pourquoi j'ai déposé une proposition de loi extrêmement simple prévoyant, d'une part, de rendre obligatoire le marquage d'origine, qui n'est actuellement que facultatif, et, d'autre part, la publication d'un rapport préparatoire au projet de loi de finances, afin de renforcer le contrôle vétérinaire – que la droite a complètement massacré en supprimant 600 emplois dans les services de l'État !
Si nous sommes confrontés à un problème de traçabilité, c'est essentiellement parce que nos circuits d'approvisionnement associent une multitude d'intermédiaires : ils sont donc incroyablement complexes, ils manquent cruellement de stabilité et nos sources d'approvisionnement varient considérablement ! La recherche du profit immédiat et du moins disant social et environnemental entraîne mécaniquement des risques sanitaires ainsi qu'une détérioration de la qualité de notre alimentation. Certes, le marquage de l'origine ne pourra tout régler mais avec le développement de la conscience citoyenne du consommateur, il apportera des garanties et servira de levier pour favoriser l'agriculture de proximité. Monsieur Buisson, vous qui êtes favorable à l'étiquetage nutritionnel et environnemental, que pensez-vous de l'étiquetage d'origine ?
Enfin, ne pourrait-on conférer aux salariés de ces entreprises agroalimentaires un statut protégé de lanceurs d'alerte habilités à dénoncer les pratiques délictueuses ?