La consommation de viande décline, mais elle ne peut pas être remplacée immédiatement par la spiruline.
C'est la société qui a enfanté la grande distribution. Des excès ont probablement été commis et nous sommes en train d'en sortir. Un mouvement de relocalisation de la production agricole, des usines de transformation et des magasins doit s'enclencher. Pour les commerces, la vie est de nouveau en ville. On ne peut plus construire des lotissements de pavillons dans lesquels les habitants prennent leur voiture pour faire leurs courses à l'hypermarché. Ce modèle persiste dans la tête de certains élus des années 80 encore en activité. Un territoire agricole de la taille d'un département est urbanisé tous les sept ans. Si ce mouvement continue, le débat que nous menons aujourd'hui n'aura plus d'objet. Autre conséquence de la relocalisation, la taille des magasins diminue et le besoin de professionnels des métiers de bouche augmente.
Mon groupe tient son engagement de contribuer à hauteur de 10 % au chiffre d'affaires des PME élaborant localement leurs produits. Je visite des groupes de PME tous les deux mois depuis trois ans. J'ai ainsi assisté au vingtième anniversaire de l'entreprise Produits en Bretagne à Saint-Malo la semaine dernière pour évoquer ces sujets. Ne me faites donc pas de reproche, madame Le Loch, sur les relations que j'entretiens avec les PME ! En revanche, c'est bien vous qui faites la loi ! Je vous ai soumis une proposition très claire pour la rénover. Qui va s'en emparer ? Là réside la vraie question. Le reste, parler, se plaindre, je ne doute pas que nous le fassions. L'un des problèmes que rencontrent les PME touche à leur pérennité. Comme pour les métiers de bouche, l'entreprise est rachetée par un grand groupe ou par un fonds d'investissement au moment du départ en retraite du dirigeant. Le fonds pratique un LBO et le groupe restructure, si bien qu'in fine ce sont l'emploi et le consommateur qui en pâtissent. Il ne faudrait pas que tous les étudiants des écoles de commerce veuillent travailler chez L'Oréal, mais que certains d'entre eux souhaitent reprendre les Salaisons du Mâconnais.
Mon message principal est de vous encourager à revisiter la loi. Il y a urgence, car ce ne sont pas Arcelor-Mittal et PSA qui vont créer de l'emploi, mais bien les PME du secteur de l'agro-alimentaire. Un plan décennal doit être élaboré pour les soutenir et empêcher leur disparition.