Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 6 février 2013 à 11h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur Chrétien, les choses sont en réalité beaucoup plus complexes. Certains avions européens ont par exemple permis de transporter des forces africaines dans le cadre de la Misma, ce qui a libéré des moyens français pour l'intervention.

Monsieur Lamour, vous avez raison : nos C135 sont en service depuis longtemps, il fallait commander de nouveaux ravitailleurs. Contrairement à nos prédécesseurs, j'ai donc pris une décision en ce sens. Il était d'autant plus indispensable de le faire que le ravitaillement en vol constitue un élément indispensable à la projection de la deuxième composante de notre dissuasion, qui doit permettre une éventuelle frappe « en profondeur ».

Nous disposerons de nouveaux appareils à partir de 2017 – la question de leur nombre sera tranché dans le Livre blanc. D'ici à cette date, les Américains assurent gracieusement une prestation de soutien – la question a été tranchée par le Président Barack Obama lui-même. Au niveau européen, nous sommes aujourd'hui dans une phase de prémutualisation. Nous pourrions bientôt bénéficier d'un pool de ravitailleurs, chaque pays disposant de droits de tirage selon les opérations. Les Polonais viennent de se rallier à l'initiative prise par la France en ce sens.

La même logique est à l'oeuvre en matière de transport stratégique. L'opération au Mali devrait favoriser une avancée européenne en la matière. Pour le transport tactique, des initiatives communes européennes pourraient également être prises entre les pays qui se verront livrer des A400M.

Monsieur Meslot, vous vous interrogez sur la possibilité pour notre pays de faire financer une part de l'opération française au Mali par la Conférence des donateurs ou par les pays européens. Si l'initiative française visant à transformer l'opération de la Misma en une opération de maintien de la paix de l'ONU réussit – nous savons depuis la venue à Paris du vice-président américain, M. Joe Biden, ce lundi, que les États-Unis y sont favorables –, nous pourrons sans doute aller dans ce sens. Mais je préfère ne pas en parler maintenant, car certains pays pourraient estimer que ce changement de statut de l'opération leur coûterait plus cher.

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