Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 6 février 2013 à 11h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Madame Récalde, les Européens sont présents au Mali avec EUTM-Mali qui mobilise cinq cents militaires sur place. Ce n'est pas négligeable d'autant que l'Europe en tant que telle – l'Europe de la défense, serais-je tenté de dire – n'est engagée à ce jour que dans deux opérations : EUTM-Mali et l'opération Atalante consistant à sécuriser les voies maritimes au large de la corne de l'Afrique. Sur les autres théâtres d'opérations, les pays européens éventuellement engagés ne le sont pas au titre de l'Union européenne.

Je souhaite que la mission de l'Union européenne au Mali se poursuive. Je proposerai la semaine prochaine à mes collègues ministres européens de la défense qu'elle s'élargisse en une mission de gendarmerie, de police, de douane et d'accompagnement sur le modèle de l'action européenne en Somalie. Si une opération de maintien de la paix devait être décidée, elle s'appuierait sur les forces de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, éventuellement complétées par celles de l'Union africaine dont fait partie le Tchad qui n'est pas membre de la CEDEAO.

M. Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, doit prendre une initiative visant à réunir les nombreuses collectivités locales françaises jumelées avec des collectivités maliennes afin de créer des synergies à même d'aider au développement et à la reconstruction du Mali et d'accompagner l'aide européenne vers ce pays. Il n'y a pas de risque humanitaire en ce moment, mais il faut agir rapidement.

Madame Dalloz, les chefs d'États des pays situés dans l'environnement proche du Mali ont chacun des positions différentes, mais le ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, est sans doute mieux placé que moi pour vous en parler. La situation est d'autant plus complexe qu'au nord du pays, les populations moins nombreuses qu'au sud sont très diverses – les Touaregs côtoient les Arabes ou les Peuls. Des histoires différentes s'entremêlent aussi et exigent que nous gérions les choses avec beaucoup de doigté, en particulier pour ce qui concerne nos relations avec les Touaregs, mais aussi celles des Touaregs maliens avec les Touaregs des pays voisins. Je rends hommage aux officiers qui ont fait preuve sur place d'une grande intelligence pratique avec leurs interlocuteurs. La diplomatie va prendre peu à peu la relève pour résoudre les divergences.

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