Monsieur Juanico, votre idée est excellente car, même si le prépositionnement de forces à Dakar, à Abidjan et à N'Djamena nous a été très utile, il est certain que le débat récurrent sur la présence de bases françaises à l'étranger reprendra. Sans ces bases, nous n'aurions pas pu agir aussi rapidement : le 11 janvier, la décision du Président de la République a été prise à douze heures trente, et les troupes françaises se trouvaient au Mali à dix-sept heures trente. Le chef de bataillon Damien Boiteux est mort, mais si nous n'avions pas été aussi réactifs, Bamako aurait sans doute sombré dans l'anarchie.
Pour être précis, Laurent Fabius a dit que, si tout se déroulait comme nous le pensions, nous pourrions commencer le désengagement au mois de mars. C'est aussi mon point de vue. Le dispositif français a aujourd'hui atteint son format maximal. Si tout se passe comme prévu, et si les forces africaines nous relaient dans nos missions de sécurité au sud afin de nous permettre de mieux intervenir au nord, le désengagement commencera le mois prochain. Les 200 millions d'euros sont calculés sur la base d'un engagement de quatre mois.
Dans l'état actuel de l'Europe de la défense, une contribution des pays européens pour financer le différentiel ne me semble pas possible. En effet, la France intervient au titre de l'article 51 de la Charte des Nations unies. Sollicitée par le Mali, elle a pris seule la décision d'intervenir dans le cadre d'une relation d'État à État. Les Européens n'ont évidemment pas la même position en ce qui concerne la Misma créée par une résolution des Nations unies.
Le concept de zone tampon a été utilisé en Syrie, mais il n'y a pas de zone tampon au Mali. Les forces africaines et maliennes prennent progressivement et sereinement le relais des forces françaises.