Intervention de Marie-Louise Fort

Réunion du 20 février 2013 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Louise Fort :

Il existe des motifs d'espérance, mais aussi d'inquiétude. Les représentants des Frères musulmans égyptiens nous ont dit qu'ils rencontreraient ceux d'Ennahda. Même si cela n'a pas forcément d'impact réel, il y a un lien entre tous ces pays.

Je tiens à saluer le courage de notre Présidente lors de l'entretien avec Rached Ghannouchi. Elle a rappelé d'emblée, avec douceur mais fermeté, la position de la France et ce que nous pensons de la communication en Tunisie. Il était nécessaire de le faire.

J'ai été impressionnée par la force des femmes en Egypte. Depuis Alexandrie, des groupes se rendent régulièrement sur la place Tahrir malgré les risques. Ces femmes sont mues par leur foi dans les libertés que la révolution peut apporter.

Les exigences du FMI posent question, notamment la suppression des subventions aux produits de première nécessité, comme le pain et l'essence, car cela pourrait pousser les gens à descendre dans la rue. Une révolution de la faim pourrait même avoir lieu en Egypte.

La jeunesse est très active, qu'il s'agisse des jeunes révolutionnaires que nous avons pu rencontrer en Egypte ou des jeunes tunisiens que nous avons vus à l'ambassade de France en Tunisie. Ils ont en partage une volonté très forte d'obtenir une véritable démocratie dans leur pays.

Lorsque nous avons rencontré les élus de l'assemblée constituante tunisienne, nous avons pu constater que beaucoup d'entre eux venaient de nos quartiers. Il serait intéressant de suivre le parcours de ces franco-tunisiens qui jouent un rôle dans leur pays tout en conservant beaucoup d'attaches dans le nôtre. Cela pourrait être une base pour les relations à nouer avec la Tunisie à plus long terme.

Enfin, j'ai été impressionnée par la file ininterrompue d'hommes et de femmes, très simples pour la plupart, qui venaient rendre hommage à Chokri Belaïd en apportant des fleurs sur sa tombe, alors que ce n'est pas la coutume. Ce rassemblement autour d'un symbole est un élément positif. Il me semble toutefois que nous sommes plutôt à la fin de l'hiver qu'au début du printemps arabe. Il reste du chemin à faire pour que l'on puisse parler de printemps.

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