Je m'associe à tout ce qui a été dit. Ce que je retiens de ce déplacement, malgré les différences entre l'Egypte et la Tunisie, c'est la place de l'islam politique, dont les deux pôles, les Frères musulmans et les salafistes, occupent le devant de la scène. Ils bénéficient de l'aura due à leur position d'opposants pendant les longues années de la dictature et aux diverses formes de solidarité qu'ils ont développées en remplacement de l'Etat. L'islam politique fait toutefois l'objet d'une déception, car il n'a pas été à la hauteur de la situation économique et sociale. Enfin, comme l'a rappelé le grand universitaire Henry Laurens, que nous avons auditionné hier soir, on assiste à un surgissement de l'individu dans ces sociétés.