Intervention de Jean Glavany

Réunion du 20 février 2013 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

La situation de la diaspora est très différente en Egypte et en Tunisie : les Tunisiens ont dix députés élus en France à l'Assemblée nationale constituante sur 217, ce qui n'est pas le cas de l'Egypte.

Quant à la réorientation de la politique étrangère de ce pays, je rappelle que le président Morsi est revenu sur sa déclaration sévère à l'égard de l'intervention au Mali, pour être plus en phase avec l'Union africaine, qui était demandeuse de cette intervention. La volonté de rapprochement avec le continent africain compte beaucoup.

Le CPR, dont nous avons rencontré un député à l'ANC, est un parti en pleine décomposition. Son président, Moncef Marzouki est un homme de paille, qui est ligoté au sein de la troïka et en qui les députés ne se reconnaissent pas.

L'UGTT est effectivement le grand pôle de stabilité en Tunisie à l'heure actuelle. Elle compte 900 000 syndiqués dans un pays de 10 millions d'habitants et mène beaucoup d'initiatives non seulement sociales, avec le patronat, comme s'il s'agissait de calmer le jeu sur ce plan, mais aussi politiques. Son « dialogue national » réunit à la table des négociations l'ensemble des forces politiques.

Je suis tout à fait d'accord avec les remarques de Pouria Amirshahi quant à l'emploi du terme de « laïc ». Evitons les connotations trop franco-centrées qui suscitent de mauvaises réactions.

J'ajoute que nous devions initialement nous rendre en Libye, mais ce fut impossible en raison de doutes quant à notre sécurité. J'espère que nous pourrons effectuer prochainement ce déplacement qui me paraît d'autant plus intéressant que certaines ONG nous tiennent un discours assez optimiste sur ce pays.

Il me semble toutefois que c'est en Tunisie que tout se joue. Si le processus de démocratisation y aboutissait, cela pourrait être aussi le cas ailleurs. L'inverse est vrai : au risque de paraître expéditif, je pense que tout échouera dans les autres pays en cas d'échec en Tunisie. C'est une sorte de laboratoire pour l'ensemble de la région.

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