Monsieur le ministre de l'agriculture, au moment où la plus grande ferme de France est réunie à la porte de Versailles à Paris, je voudrais appeler une fois de plus votre attention sur la situation des éleveurs, qui en sont parmi les principaux acteurs et qui contribuent très largement cette année encore au succès populaire du salon de l'agriculture.
Pourtant, derrière cette magnifique vitrine qui fait la fierté de notre pays, se cache une situation extrêmement inquiétante, voire dramatique pour nos éleveurs.
L'élevage souffre non pas d'une crise de la production, mais d'une crise des revenus. La dernière publication en décembre dernier par votre ministère du revenu moyen d'un exploitant agricole selon son secteur d'activité met en lumière la grande faiblesse du revenu des éleveurs, les filières ovines, bovines et porcines étant les plus impactées.
À la montée des coûts de production, il faut ajouter, par exemple, pour les éleveurs laitiers, les incertitudes liées à la fin des quotas programmée pour la fin de 2015, et, pour les éleveurs de porcs, la mise aux normes de leur exploitation.
Si l'on ajoute à cela le temps de travail, conjugué à la pénibilité, et si l'on rapporte toutes ces difficultés à leur niveau de revenus, on peut comprendre que nos éleveurs soient démotivés, désespérés, quand ils ne sont pas exaspérés.
Pourtant, ils contribuent non seulement à notre indépendance alimentaire, à sa qualité, grâce à la traçabilité, mais aussi à l'emploi et à la préservation des paysages et du bocage, comme je le constate dans mon département de la Mayenne.
Face à cette situation extrêmement préoccupante pour notre agriculture, et dans un contexte où se discute le futur de notre politique agricole commune, notamment la répartition des aides, quelles perspectives concrètes et immédiates proposez-vous à nos agriculteurs, et plus particulièrement à nos éleveurs, pour que la France reste cette belle et grande puissance agricole et agroalimentaire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)