Monsieur le ministre de l'éducation nationale, le projet de loi de refondation de l'école de la République est en ce moment même à l'étude dans notre assemblée. Le titre de la loi, « Refondation », nous paraît plus correspondre à une forme d'immodestie de votre part qu'à une réelle volonté de réforme en profondeur. Que nécessite d'abord une véritable refondation de l'école, sinon un consensus national ? L'école n'est en effet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c'est l'école de la République : ce combat est celui de tout un pays.
Malheureusement, vos propos, votre attitude et vos méthodes nous disent le contraire de cette belle ambition. Dois-je rappeler vos propositions à l'emporte-pièce, sans aucune concertation, sur la légalisation du cannabis à l'école (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC), sur la réforme des rythmes scolaires et maintenant sur le raccourcissement des vacances scolaires, ce qui vous fait rappeler à l'ordre très régulièrement par le Premier ministre ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Le consensus fait place grâce, ou à cause de vous, à une querelle généralisée.
Le projet de loi de refondation de l'école se résume en un lifting qui renvoie nombre de problèmes à d'autres mesures éparses et désordonnées. Ce texte est une occasion manquée. Avec une autre méthode, chacun de nous aurait pu apporter sa contribution pour le bien de l'école et de notre jeunesse. Vous refusez le dialogue républicain.
Ce week-end encore, vous avez évoqué de façon intempestive le raccourcissement des vacances estivales quelques semaines à peine après avoir annoncé la réforme des rythmes scolaires hebdomadaires, sans la moindre concertation avec les enseignants, avec les parents d'élèves ou encore avec les collectivités territoriales.
Monsieur le ministre, allez-vous accepter une réelle concertation pour construire un projet global des rythmes scolaires qui trouve une adhésion générale et signe une cohérence effective ? Êtes-vous prêt, pour y parvenir, à repousser à 2015…