Monsieur le député, votre question comporte plusieurs aspects. Le premier, qui a trait à la précarité énergétique, est un sujet absolument central : 13 % de la population française est aujourd'hui confrontée à une telle situation. Et même si des efforts sont faits en faveur d'une tarification adaptée – je salue à cet égard le président Brottes –, ils sont insuffisants au regard de l'augmentation du coût de l'énergie. C'est pourquoi Delphine Batho et moi-même avons souhaité poursuivre et renforcer le programme « Habiter mieux », à destination prioritaire des familles modestes, en nous attaquant à une des difficultés qui a conduit à une sous-consommation de ce programme, à savoir le reste à charge, de fait absolument bloquant pour des ménages en situation de grande précarité. Nous réfléchissons à un reste à charge qui soit proportionnel au revenu des ménages au lieu d'un reste à charge fixe, pour rendre supportable leur participation. Telle est la piste de travail sur laquelle nous avançons.
Vous avez évoqué la question de l'emploi, et c'est en effet un enjeu décisif et global, parce que l'objectif fixé par le Président de la République de 500 000 rénovations thermiques par an est estimé à plusieurs dizaines de milliers d'emploi durables et non délocalisables. S'agissant de l'insertion professionnelle, j'ai signé avec Delphine Batho et l'ANAH, l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, une convention-cadre qui permettra le recrutement, au titre des emplois d'avenir, d'ambassadeurs de la rénovation énergétique.
Dans le troisième point de votre intervention, vous avez abordé la question de la mise en lien des différents intervenants et de l'identification des personnes qui ont besoin de travaux de rénovation thermique. Et il s'agit en effet de mutualiser tous les acteurs : ce sera le rôle des ambassadeurs de la rénovation thermique. Ceux-ci sécuriseront aussi les familles en situation d'inquiétude. Ils auront une fonction décisive pour le passage à l'acte et pour l'engagement des travaux.