Monsieur le député, il est logique que certains professionnels soient inquiets, pour la bonne et simple raison que la crise touche tout le monde. Elle touche effectivement avec dureté le secteur du bâtiment. L'inquiétude des Français a aussi pour conséquence qu'ils mettent un frein à leurs investissements immobiliers, ce qui peut se comprendre dans ce contexte difficile.
À ce stade, rappelons que ces professionnels bénéficieront comme les autres du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, d'un bol d'air financier pour certaines entreprises, ainsi que du contrat de génération. Soulignons aussi la très grande mobilisation du Gouvernement sur ce dossier.
Dans la ligne de ma réponse à M. Saddier, et puisque vous parlez du bilan du précédent Gouvernement, je précise qu'il ne s'agit pas seulement d'annoncer des dispositifs. Je ne cherche pas à jeter la pierre aux prédécesseurs car ce sujet ne peut s'inscrire que dans le long terme. C'est pourquoi Delphine Batho et moi-même avons décidé de ne pas remettre en cause le programme « Habiter mieux », mais de le redimensionner : alors que son objectif était la rénovation thermique de centaines de milliers de logements, seuls 38 000 en ont bénéficié.
Il s'agit donc de trouver les clefs pour amener les ménages à prendre la décision. La première de ces clefs est le guichet unique. La deuxième est de bien dimensionner les aides afin que les ménages les plus fragiles que j'ai mentionnés tout à l'heure soient en situation de réaliser ces travaux sans avoir un reste à payer trop important. Il est évident, par exemple, que les ménages les plus âgés, souvent en situation de précarité énergétique, ne peuvent pas entreprendre, à soixante-quinze ans, un investissement dont la rentabilité sous forme d'économies d'énergie sera atteinte en quinze ans.
C'est pourquoi nous travaillons à affiner le dimensionnement du dispositif ainsi que sur l'accès aux ménages. D'où la création des emplois d'avenir que sont les ambassadeurs de la rénovation énergétique. Il ne faut pas s'en tenir aux effets d'annonce, mais veiller à ce que ce plan soit opérationnel et touche ceux qui en ont le plus besoin : ce sont essentiellement des particuliers.