Intervention de Benoît Thieulin

Réunion du 26 février 2013 à 18h00
Commission des affaires économiques

Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique :

Par définition, le débat se fait en temps réel. Il est difficile, pour un parlementaire, d'évaluer les conséquences de l'amendement qu'il défend sur l'ensemble de l'« écosystème » juridique. Plus spécifiquement, comment apporter une modification à un projet de loi de finances si l'on ne dispose pas d'un logiciel permettant d'en simuler les conséquences ? Aujourd'hui, il existe sans doute des outils d'aide à la décision pour ramener sur un terrain concret des débats même très vifs.

Autre sujet que nous souhaiterions aborder : celui de l'éducation. On déplore souvent que la France et l'Europe n'aient pas su créer les premiers géants de la révolution numérique que sont Google, Amazon ou Apple. Si nous devons réfléchir aux causes de cette situation et aux moyens d'encadrer ces acteurs, il nous faut aussi réfléchir au coup d'après. La stratégie de filière menée par la France est très innovante à cet égard. Parmi les dix applications d'objets connectés les plus téléchargées, quatre ou cinq sont françaises. Les futurs champions et les petites pépites existent dans notre pays, encore faut-il les accompagner ! L'éducation nationale est un secteur très régulé et globalement protégé – les enseignements se font en langue française, ils se conforment à des programmes, etc. – mais les champs d'innovation y sont nombreux et nous serions heureux d'apporter notre contribution sur le sujet.

Cela m'amène à la question de nos moyens. Comme je l'ai dit, les trente membres du CNN sont bénévoles. Nous disposons d'un secrétariat général dirigé par M. Jean-Baptiste Soufron, mais on n'a toujours pas mis à notre disposition les trois rapporteurs prévus. Quant à notre budget de fonctionnement, il était de 20 000 euros l'année dernière et devrait diminuer en 2013. Les membres sont astreints à une réunion par mois mais leur participation à des groupes de travail dépend de leur disponibilité. J'espère donc que nous bénéficierons rapidement des moyens nécessaires de secrétariat et de soutien.

Pour ce qui est du commerce, monsieur Barbier, je ne vous cache pas mon inquiétude. L'extraordinaire performance d'une plateforme comme Amazon – que ses délais de livraison finissent par rapprocher du commerce de détail – invite à s'interroger sur la durabilité de l'ensemble du système de distribution. Nous serions heureux de contribuer à la réflexion sur le sujet.

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