Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du 31 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Or, ceux-ci s'élèvent aux alentours de 1 400 euros par an en moyenne, et l'abondement avoisinerait 600 euros. Tous dispositifs confondus, l'épargne salariale permet aux salariés qui en bénéficient de percevoir en moyenne 2 100 euros par an.

Bien loin des engagements pris par le candidat Hollande pendant sa campagne, vous proposez donc une amputation pure et simple du pouvoir d'achat.

Troisième grande critique : ces éléments ne font qu'illustrer une stratégie budgétaire inadaptée, qui consiste à augmenter démesurément les recettes, sans faire l'effort constant de diminuer les dépenses. Cette stratégie erronée ne permettra pas le redressement des finances publiques, objectif que vous avez pourtant appelé de vos voeux. Le rapport de la Cour des comptes le disait très justement : des économies sont nécessaires, sans attendre la présentation du budget pour 2013. L'urgence de la réduction de notre déficit public n'est en effet plus à démontrer.

Il est vrai que vous avez annoncé la couleur dès le début du collectif, en augmentant les recettes : la hausse de nos prélèvements obligatoires est de plus de 13 milliards en année pleine sur le seul budget de l'État, sans compter – puisque c'est une mesure réglementaire – la hausse des cotisations retraite, de l'ordre d'un milliard supplémentaire – ou de 600 millions : on ne sait pas très bien, l'impact de cette mesure étant quelque peu aléatoire – chaque année pendant cinq ans. L'augmentation des prélèvements obligatoires sera ainsi de 1,1 point de PIB en 2012 et de 1,2 point supplémentaire en 2013, soit 2,3 points en deux ans, tandis que la réduction attendue des déficits publics pour la même période est de 2,2 points. Ainsi, plus de 100 % de la réduction des déficits que vous obtiendrez pour 2012 et 2013 se fera grâce à des augmentations massives des prélèvements obligatoires, et non à une réduction des dépenses.

Il est vrai que vous avez un lourd passé en matière de prélèvements obligatoires et de déficit public.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion