L'ADEME vient de publier son scénario énergétique pour les années 2030 à 2050. Ce document, qui prend en compte l'objectif fixé par le Président de la République de réduire de 75 % à 50 % la part d'électricité d'origine nucléaire, est particulièrement intéressant en ce qu'il prévoit une réduction des besoins : à l'horizon 2030, la consommation totale d'énergie diminuerait de 20 %, et de 47 % en 2050. Le seul secteur de la construction devrait contribuer à 65 % des économies réalisées.
Par ailleurs, les transports en commun et les modes de déplacement doux seraient mieux exploités. Le parc des véhicules automobiles individuels passerait ainsi de 35 à 22 millions – une baisse particulièrement importante, peut-être irréaliste.
Les objectifs fixés en matière de développement de l'agriculture biologique – 20 % du total en 2020 – seraient tenus. Le rythme d'artificialisation des sols, aujourd'hui de 62 000 hectares par an, serait divisé par deux en 2030.
En matière de gaz à effet de serre, les objectifs seraient également atteints : les émissions diminueraient de 34 % en 2030 et de 74 % en 2050, soit le « facteur quatre » prévu par la loi de programme de 2005 fixant les orientations de la politique énergétique.
Ce scénario a été présenté jeudi dernier, lors de la dernière réunion du Conseil national du débat sur la transition énergétique. Vous l'aurez compris, les hypothèses sur lesquelles il s'appuie sont particulièrement volontaristes, mais nous-mêmes devrons nous montrer, le moment venu, tout aussi ambitieux.