Intervention de Franck Lacroix

Réunion du 27 février 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Franck Lacroix, président directeur général de la société DALKIA :

L'efficacité énergétique est au coeur de la vocation de DALKIA. À l'origine entreprise de maintenance de chauffages, celle-ci est aujourd'hui en pointe sur les services énergétiques. Implantée dans trente-cinq pays, elle possède un savoir-faire constitué en France à travers les 50 000 installations qu'elle gère, consolidé par son expérience dans 60 000 installations à l'étranger. J'ai l'ambition d'en faire la référence mondiale en matière d'économies d'énergie dans les territoires, c'est-à-dire là où l'équation énergétique trouvera l'essentiel de sa solution.

70 % de l'énergie que nous consommons sert à nous chauffer et la France dispose, en la matière, d'un magnifique potentiel de développement compte tenu de son retard par rapport à d'autres pays européens.

DALKIA déploie trois activités complémentaires. Elle gère d'abord 850 réseaux de chaleur dans le monde – l'Europe en compte 4 500 utilisés par 100 millions de personnes – qui sont aussi des vecteurs d'efficacité énergétique car ils permettent de récupérer de l'énergie perdue, notamment sur des sites industriels à proximité des villes, d'exploiter des énergies renouvelables et de développer des technologies efficaces comme la cogénération. Elle intervient, ensuite, en matière d'efficacité énergétique dans l'industrie. Enfin, elle propose des services énergétiques dans le secteur du bâtiment, qui représentent la moitié de son chiffre d'affaires en France, pour 150 millions de mètres carrés, dont 15 dans le tertiaire et 135 dans l'habitat collectif.

Ayant pour objectif d'aider nos clients à réduire leur consommation d'énergie, nous examinons les pistes d'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments. À nos yeux, il est possible de trouver des solutions efficaces tout en investissant de façon mesurée. Ainsi, plutôt que d'investir dans la rénovation lourde du bâti, qui nécessite d'importants capitaux et qui souffre des durées très longues des retours sur investissement – jusqu'à vingt ou trente ans et même au-delà –, nous préconisons de retenir des cibles d'économies d'énergie ambitieuses, de l'ordre de 20 à 30 %, en identifiant tous les postes d'économie possible, y compris la sobriété des usagers, le rendement des chaudières, la qualité du pilotage des installations ainsi que les interventions ponctuelles sur le bâti lui-même. Cette démarche fait travailler tous les corps de métier, comme nous le montrons déjà sur des bâtiments publics, notamment des collèges, et sur des logements sociaux.

Nous appelons ce nouveau modèle le contrat de performance énergétique. Son développement exige une impulsion des pouvoirs publics, aussi bien pour les bâtiments publics que dans le secteur tertiaire, public ou privé, ainsi que sur les copropriétés et en gardant toujours à l'esprit le principe suivant : ambition pour les économies à réaliser, mais liberté pour le maître d'ouvrage de choisir les moyens d'y parvenir. Il faut pour cela adopter des modalités différenciées selon que l'on s'adresse à des maîtres d'ouvrage professionnels ou non. Il nous paraît possible de leur assigner des obligations de rénovation énergétique, mais aussi de leur offrir la possibilité de découper les travaux en plusieurs phases afin que les interventions techniques se fassent au moment opportun, par exemple à l'occasion de la réfection d'une toiture ou d'un ravalement.

Les copropriétés soulèvent des problèmes plus difficiles en raison de la lourdeur de leurs processus de décision, du caractère disparate des capacités d'investissement des copropriétaires et des relations entre bailleurs et locataires. Il existe toutefois des marges de progression : seulement 20 % des copropriétés de plus de cinquante logements fixent des objectifs de résultats à leurs prestataires de services énergétiques. Les 80 % restants se limitent à des prestations de maintenance des équipements.

La loi Grenelle II impose que le thème des économies d'énergie soit discuté en assemblée générale d'ici à 2017, mais sans rendre obligatoire des décisions. On pourrait aller plus loin.

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