La DRM exerce à la fois des missions préventives, antérieurement à des opérations militaires ou pour assurer la veille stratégique, et des missions qui font suite aux opérations militaires. Comment s'organisent-elles et se déroulent-elles ? En d'autres termes, de quelles capacités disposons-nous pour traquer, postérieurement, ceux qui ont mené des actions contre la France afin d'éviter qu'ils ne tentent de les renouveler, craignant désormais nos réactions ? La DRM est-elle impliquée dans de telles missions ?
Comment se passent vos relations avec les services de renseignements chinois ?
Général Didier Bolelli. Nos besoins en personnel supplémentaire résultent de la rapide augmentation du nombre de dossiers que nous avons à traiter. Depuis ma prise de fonctions il y a trois ans, je n'ai connu que des situations de crise, faisant se succéder les cellules du même nom, fonctionnant 24 h sur 24 : Afghanistan, Côte d'Ivoire, Libye, République centrafricaine, la Somalie par intermittences du fait de la piraterie le long de ses côtes, et maintenant le Mali. Or nos ressources en personnels étant forcément limitées, je me vois souvent contraint de basculer des agents de la fonction d'anticipation stratégique vers la fonction d'appui aux opérations.
Nous avons surtout besoin d'analystes « renseignement » et de spécialistes du domaine de l'imagerie, car Musis nous fournira davantage d'images, et surtout de linguistes. En effet, il faut se préoccuper des éventuelles crises à venir. C'est pourquoi nous avons besoin d'interprètes en chinois, en persan, etc. Or il s'agit de langues rares, difficiles et qui ne s'apprennent pas en six mois. Nous ne pouvons non plus dépendre de ressortissants locaux dont la fiabilité est plus difficile à évaluer.
La DRM intervient sur les théâtres d'engagement de nos armées. Les opérations terminées, nous continuons de suivre la situation sur place mais sans recourir à des agissements clandestins. En cas de besoin, nous mettons bien sûr nos moyens techniques à la disposition de la DGSE.