L'Association française des centres régionaux de pharmacovigilance, que j'ai l'honneur de présider, vise à promouvoir et améliorer la pharmacovigilance, ainsi qu'à mieux en faire connaître le dispositif.
Les effets indésirables des médicaments sont fréquents, responsables de 10 % des hospitalisations dans notre pays. Si certains de ces effets ne peuvent être prévenus, d'autres le peuvent, et c'est ce à quoi nous nous attachons. Les patients, aussi bien que les prescripteurs et les autres professionnels de santé doivent en être informés. Ces effets indésirables doivent être évalués – c'est le rôle des centres régionaux. Ils doivent être prévenus au maximum, en recourant si besoin à des dispositions réglementaires – c'est le rôle des autorités sanitaires.
On compte 31 centres régionaux de pharmacovigilance répartis sur l'ensemble du territoire, ancrés dans les centres hospitaliers universitaires (CHU), ce qui facilite leur recueil des informations nécessaires qui proviennent aussi des cabinets des médecins libéraux. Y travaillent des spécialistes du médicament, médecins et pharmaciens, pour l'essentiel pharmacologues proches de la pratique clinique. Ces centres fonctionnent en réseau, complémentaires les uns des autres pour faire remonter les alertes, parfois très ténues au départ et qui ne prennent sens qu'une fois agrégées. Ils travaillent en lien étroit avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'Agence européenne du médicament (EMA, European Medicines Agency).
Ils ont la préoccupation constante d'améliorer la sécurité du médicament et les rouages de la pharmacovigilance. Cela exige un travail incessant de relais auprès des professionnels de santé. Pour ce faire, des compétences spécifiques sont nécessaires – que nous recherchons en permanence –, de façon à repérer les signaux d'alerte pertinents et à pouvoir stopper très rapidement la commercialisation d'un médicament en cas d'effets indésirables graves.