La sécurité du médicament préoccupe nos concitoyens. Diverses affaires dans l'actualité comme les publications de certains auteurs qui ont fait du sujet leur fonds de commerce avivent leurs inquiétudes.
J'aborderai plus particulièrement le problème des oestro-progestatifs que je suis depuis longtemps. C'est à l'occasion de mon rapport en 2011 sur l'accès anonyme et gratuit des mineures à la contraception orale, que j'ai appris que les pilules de troisième et quatrième génération pouvaient présenter des risques graves pour certaines jeunes filles et que des accidents sérieux pouvaient survenir dès la première prescription, sans que rien ne l'ait laissé présager. Or, la pilule n'est pas un médicament destiné à traiter une maladie. On la prend alors qu'on est jeune, parfois très jeune, et en bonne santé, pour éviter une grossesse non désirée. Plusieurs des gynécologues, connus, que j'ai interrogés à l'occasion de ce rapport écartaient d'un revers de main ces risques, faisant valoir que l'essentiel était que les mineures aient facilement accès à la contraception. J'ai également été sidérée par les réponses que m'ont faites presque tous les généralistes que j'ai interrogés par la suite lors de l'affaire Diane 35. Alors que tout militait, à mon sens, pour son retrait rapide du marché, ils pensaient, eux, que certes Diane 35, comme tout médicament, comportait un risque en soi, mais que celui-ci était somme toute faible et les accidents au final rares, si bien qu'il n'était pas illégitime de la prescrire, fût-ce à de très jeunes filles. Nos généralistes sont-ils assez formés à la pharmacovigilance ? Comment les convaincre que rien n'oblige à accepter un risque, surtout lorsqu'il s'agit d'un médicament prescrit à des personnes en bonne santé ?
Le cas de Diane 35, comme celui du Mediator, pose le problème des prescriptions hors autorisation de mise sur le marché puisque ces deux produits étaient le plus souvent prescrits hors AMM. Sur le même sujet, où en est-on pour le Cytotec et la molécule de baclofène ?