N'oublions jamais qu'un médicament est destiné à soigner et qu'en tant que tel, il comporte un risque. Il n'est mis sur le marché qu'après obtention d'une autorisation, processus long et très encadré par les pouvoirs publics. Il est légitime de chercher à ce que les prescriptions ne s'écartent pas de cette autorisation. Mais il arrive que certains effets secondaires se révèlent thérapeutiques. L'un des plus connus est l'effet myorelaxant des benzodiazépines, désormais largement prescrites à cette fin. À trop encadrer, ne risque-t-on pas de se priver d'outils utiles dans l'arsenal thérapeutique ?
Les médecins ont l'obligation de notifier les effets indésirables aux centres régionaux de pharmacovigilance. Mais ceux-ci ne devraient-ils pas, en retour, mieux faire redescendre l'information auprès de tous les professionnels de santé ? Cela motiverait les praticiens à déclarer. Cela éviterait aussi qu'ils ne se sentent court-circuités, ce qui est le cas lorsque comme souvent, sous la pression des médias, on passe de toute absence antérieure de signalement à une alerte maximale.