Les « affaires » liées au médicament se sont multipliées ces dernières années. La plus récente concerne les oestro-progestatifs. Il faut distinguer deux problèmes, celui d'un mésusage du médicament comme dans le cas du Mediator et celui de la survenue d'effets indésirables qui pousse à réévaluer l'intérêt d'un produit. Sachant que tout médicament présente une balance bénéfices-risques, quand considère-t-on que les premiers l'emportent sur les seconds ? Quels indicateurs retenir ?
Vous proposez divers remèdes pour pallier au déficit d'information indépendante des prescripteurs, éviter la multiplication des prescriptions hors AMM – cela passe par un contrôle renforcé – et en finir avec la sous-notification des effets indésirables graves.
Les patients sont aujourd'hui inquiets. Ils craignent notamment de courir un nouveau risque à chaque nouvelle ordonnance. Ils ont de moins en moins confiance dans l'industrie pharmaceutique – c'est là un euphémisme. Mais le corps médical lui aussi s'inquiète. Il est indispensable que la puissance publique intervienne pour restaurer la confiance, chez les usagers comme chez les médecins. À défaut, des malades risquent d'interrompre leur traitement, avec des conséquences sanitaires qui ne tarderont pas. La puissance publique doit également assurer plus de démocratie sanitaire, cela va de pair avec la confiance.
Pharmacovigilance, auto-médication, surtout à l'heure où les médicaments commencent de se vendre sur Internet, information des usagers, autant d'enjeux pour un vaste programme d'éducation à la santé, qui figure en bonne place dans la Stratégie nationale de santé. L'objectif, une fois encore, est de partir du patient et de construire avec lui. Il faut repenser la relation médecin-malade, améliorer l'information et mieux évaluer les pratiques.