Intervention de docteur Jean-Louis Montastruc

Réunion du 27 février 2013 à 9h30
Commission des affaires sociales

docteur Jean-Louis Montastruc, directeur du centre régional de pharmacovigilance de Toulouse :

Monsieur Bapt, vous souhaiteriez que soit créé autour de chaque centre régional de pharmacovigilance un réseau Sentinelles, à l'instar de ce qui existe pour le suivi des épidémies de grippe. Le réseau d'attachés de recherche clinique (ARC) que nous avons mis en place à Toulouse fonctionne très bien. Ces personnels, qui ne sont ni médecins ni pharmaciens mais formés au recueil des effets indésirables, entretiennent le contact avec les hôpitaux éloignés de la métropole régionale et permettent une bonne circulation de l'information.

Pourquoi aucun centre régional de pharmacovigilance n'a-t-il été chargé d'un suivi spécifique pour les pilules contraceptives ? Sans que je cherche à me défausser, ce qui n'est pas dans mon habitude, je vous invite à poser cette question à l'ANSM, voire à l'agence européenne. Celles-ci vous répondront peut-être que le risque était connu et quantifié, et qu'aucun élément nouveau n'était intervenu.

Je ne reviens pas sur les moyens des centres régionaux de pharmacovigilance. Nous avons déjà répondu.

Le PMSI est un outil intéressant qui permettra de relier d'éventuels effets indésirables à la prise d'un médicament précis : c'est en train d'être fait pour Diane 35. Son utilisation ouvrira de nouvelles perspectives.

Oui, il faut développer la pharmacogénétique. Cela reste toutefois du domaine de la recherche. Le centre régional de pharmacovigilance de Toulouse est tête de pont pour un projet européen visant à étudier le lien possible entre l'apparition de certains effets indésirables et la présence de caractéristiques pharmacogénétiques particulières, mais les résultats sont pour l'instant décevants.

Oui, monsieur Aboud, il faut des passerelles entre les centres régionaux de pharmacovigilance, l'ANSM, la Haute Autorité de santé et l'Agence européenne du médicament, et aussi, ajouterais-je, les agences régionales de santé. Aujourd'hui, la plupart des autorisations de mises sur le marché sont délivrées au niveau européen. Les centres régionaux de pharmacovigilance préparent les dossiers destinés à l'agence européenne, mais il est très difficile de faire entendre de celle-ci nos alertes comme celle que nous avons lancée sur l'usage détourné du dextrométhorphane et les dérivés de l'ergot de seigle.

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