On nous en fait d'ailleurs maintenant le reproche, certains estimant que le risque n'est pas si important que cela.
La formation sur le rapport bénéfice-risque des médicaments et les effets indésirables n'est pas suffisante aujourd'hui dans nos facultés de médecine et de pharmacie. Un nouvel enseignement intitulé « Bon usage du médicament » doit être prochainement instauré en cinquième année de médecine. Il faudrait qu'à la fin de leurs études, les jeunes médecins et les jeunes pharmaciens connaissent un minimum de pathologies liées aux médicaments et aient le réflexe devant un malade de commencer par se demander si sa pathologie ne peut pas avoir été provoquée par un médicament. Il y va d'économies substantielles pour l'assurance maladie. Bien que n'étant pas gastro-entérologue, je me souviens avoir trouvé chez un patient que la diarrhée chronique dont il souffrait était liée à l'un des médicaments qu'il prenait. Aucun des nombreux médecins qu'il avait consultés auparavant n'avait fait le lien. Point n'a été besoin d'examens, il a suffi d'une consultation hospitalière !
La notification des effets indésirables auprès des centres régionaux de pharmacovigilance est obligatoire mais certains médecins, l'un d'entre vous l'a dit, se tournent plutôt vers les laboratoires et sont ensuite découragés de notifier. J'en ai compris la raison lors d'un reportage télévisé tourné en caméra cachée ! En effet, il semble que les laboratoires harcèlent les déclarants en ne cessant de leur réclamer des informations supplémentaires, si bien qu'ils les dissuadent de déclarer de nouveau, tant cela leur fait perdre de temps. Il faut lutter contre cela car il est de l'intérêt des patients que les événements indésirables soient notifiés.