La Commission des affaires européennes s'est tout particulièrement intéressée à la régulation du commerce international : le « juste échange », dont nous allons débattre, est en effet un sujet clef ayant fait l'objet d'un rapport de nos collègues Seybah Dagoma et Marie-Louise Fort.
Au terme des dix premières années d'existence de l'OMC, vous semblez assez pessimiste vis-à-vis de ses fonctions de régulation alors que, lorsque vous étiez commissaire européen, vous étiez tout à fait persuadé que l'OMC allait régler le problème de la pauvreté dans le monde et que les relations multilatérales étaient préférables aux relations bilatérales. À Cancùn, Harlem Désir et moi-même avons manifesté aux côtés des défenseurs de la régulation et de la taxe Tobin – une logique que ni l'OMC ni la Commission européenne ne semblaient vouloir entendre. La signature d'accords bilatéraux, y compris au sein de l'Europe, risque fort de n'être que la traduction des égoïsmes nationaux : quels en sont les résultats ?
Quant à la régionalisation des échanges, l'organisation de l'économie mondiale doit-elle demeurer en l'état ou évoluer afin de prendre en compte d'autres enjeux, tels que l'écologie ?
Enfin, une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne et des aides agricoles contracycliques dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) sont-elles compatibles avec les règles de l'OMC ?