Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 11 mars 2013 à 16h00
Refondation de l'école de la république — Présentation

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Qu'y a-t-il de polémique, de diviseur ou de partisan à vouloir faire en sorte qu'on accueille les enfants de moins de trois ans, un objectif que la Suède souhaite également poursuivre ? Qu'y a-t-il de partisan à vouloir consacrer à l'apprentissage des fondamentaux et au traitement des difficultés scolaires des moyens qui n'ont pas été accordés jusque-là ? Qu'y a-t-il de polémique, de diviseur ou de partisan à vouloir construire à nouveau dans ce pays une formation des enseignants, alors même que, chacun le sait, la qualité de celle-ci constitue un facteur essentiel de réussite pour les élèves ? Qu'y a-t-il de polémique, de diviseur ou de partisan, si on avance avec bonne volonté et bonne foi, à vouloir redonner à nos élèves le temps d'apprendre et à nos professeurs le temps d'enseigner ?

Je veux que nous soyons capables de nous inscrire dans une tradition, de nous rassembler et d'agir avec méthode et simplicité. Descartes écrivait qu'il convient de diviser les difficultés en autant de parcelles qu'il faut pour les résoudre. Notre système éducatif en a bien besoin. Et il ajoutait que pour rechercher la vérité, il est utile de procéder méthodiquement en commençant par le commencement. C'est un précepte que je veux suivre.

C'est pourquoi la refondation de l'école de la République, qui s'inscrit dans la tradition et vise à rassembler, s'attache pour commencer aux fondements mêmes de notre système éducatif. Une erreur fréquente et ancienne a été de vouloir commencer par le point d'arrivée pour privilégier – c'est arrivé souvent dans l'histoire de notre pays – les enfants des classes les plus favorisées.

Nous devons être capables – c'est le sens même de la refondation – de poser des fondements solides. Le premier de ces fondements, c'est bien entendu la priorité au primaire. Le second fondement, c'est la possibilité de former à nouveau les enseignants et de leur apprendre un métier exigeant et difficile qui mérite la reconnaissance et l'estime de la nation. Le troisième, c'est d'être capable de donner du temps à ceux qui en ont besoin pour enseigner ou pour apprendre.

Voilà des principes simples, dont j'entends toutefois ici ou là qu'ils seraient insuffisants pour proposer une grande loi.

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