Je pense exactement l'inverse. Et c'est précisément parce que personne n'a eu jusqu'ici le courage de proposer une telle loi, et qu'on a préféré ouvrir des débats subalternes ou lancer des attaques sur les moyens, que l'école de la République se trouve dans la situation où elle est aujourd'hui. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Si vous vouliez construire du solide et aller jusqu'au bout des réformes, ce que je crois volontiers, il aurait fallu commencer par assurer des fondations solides à notre système éducatif. (Applaudissements sur les mêmes bancs.)
Car la réalité est implacable : dans notre pays, près de 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification ni diplôme chaque année. La réalité, c'est que nous sommes un des pays de l'OCDE où les origines socio-économiques influencent le plus les destins scolaires et où les inégalités s'accroissent. La réalité, c'est que les performances scolaires de nos élèves se détériorent année après année ; près de 25 % des élèves ont aujourd'hui des acquis fragiles en fin de collège.
L'ensemble des spécialistes reconnaissent les causes de cet état de fait, qui sont simples : nous n'accordons pas la priorité au primaire, nous ne formons pas nos enseignants, nous ne donnons pas de temps aux enfants pour apprendre. Nous faisons même exactement l'inverse : vous avez supprimé la formation des enseignants (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),…