Bien entendu, il faudra du temps, des efforts et de la persévérance pour que ces écoles donnent le meilleur d'elles-mêmes. Mais chacun doit garder présent à l'esprit que le levier le plus efficace pour la réussite des élèves, c'est la formation initiale et continue des professeurs. Lundi prochain, l'OCDE tiendra d'ailleurs à Paris un grand colloque international pour soutenir cette démarche et rappeler que c'est bien là le facteur essentiel d'une grande ambition éducative.
Le numérique, on le sait, modifie profondément l'accès à l'information et la transmission des connaissances ; il bouleverse notre relation au savoir. L'école ne peut pas l'ignorer. Elle ne peut pas non plus se contenter de subir passivement cette mutation décisive. C'est pourquoi nous formerons les jeunes au numérique, pour qu'ils maîtrisent ces outils indispensables à tous les aspects de leur vie. Nous les formerons aussi par le numérique, car c'est un puissant levier de rénovation des pratiques pédagogiques, pour une plus grande réussite scolaire. Le numérique sera là pour aider le maître et l'élève ; il sera un moyen, mais jamais une fin.
C'est pourquoi je tiens à souligner devant vous l'importance de la création du service public du numérique éducatif. Ce n'est pas tous les jours que l'on crée un nouveau service public dans notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Ce sera, de surcroît, un vrai service public, c'est-à-dire gratuit et respectant les principes fondamentaux des services publics à la française : égalité d'accès de tous au service, continuité et qualité du service. Ce sera aussi un important vecteur de réduction des inégalités scolaires. Nous ne voulons pas que la seule réponse à l'échec scolaire et à la dette éducative soit le recours aux instituts privés qui proposent du bachotage. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
De la même façon, même si elle ne relève pas de la loi, la modification des rythmes scolaires devra être conduite dans la durée. Elle doit bien entendu concerner l'école élémentaire. Chacun convient en effet que la semaine de quatre jours n'a pas été une bonne chose.