Là encore, nous sommes fidèles à cette grande tradition de la République enseignante qui veut une éducation libérale, c'est-à-dire que chaque enfant puisse avoir accès au meilleur de la culture et aux arts libéraux et qui, en même temps, défend l'enseignement professionnel en soutenant, comme le faisait Jules Ferry dans son discours de Vierzon, que « relever l'atelier, c'est relever la patrie ».
Mesdames et messieurs les députés, refonder l'école de la République est une tâche pour tous les républicains, qui suppose de la rigueur, de la patience, des convictions et un idéal vivant et généreux. Comme la République, elle est un acte de confiance. C'est le choix de ceux qui nous ont précédés : faire confiance à la liberté de chacun et considérer que tout homme, toute femme, tout enfant peut être instruit et doit être éduqué. La vertu des pédagogues est la même que celle des politiques ; chez les uns comme chez les autres elle est rare. Il faut être attentif à ce qui permet à chacun de progresser et de donner le meilleur de lui-même, de façon à ce qu'il témoigne en lui-même de toute l'humanité.
La France d'aujourd'hui, nous le savons, se complaît beaucoup trop dans la morosité ; Elle a du mal à discerner son avenir, à mobiliser son courage et à trouver son espérance. Certains peuvent encore croire, qui demandent davantage d'efforts de rigueur et de compétitivité, que toutes ces exigences sont d'abord des nécessités matérielles imposées par je ne sais quelle fatalité, des contraintes physiques ; c'est une vision réductrice.