Ces vertus, dont nous avons grand besoin pour répondre aux défis qui sont les nôtres, c'est à l'école qu'il faut les apprendre ; c'est donc à l'école qu'il revient de les enseigner. La France ne peut pas se permettre de voir ses performances scolaires décliner, les inégalités entre ses enfants s'accroître, trop de jeunes sortir chaque année du système scolaire sans diplôme ou qualification, tant d'élèves français – 25 % – en difficulté à l'entrée au collège.
Être rigoureux et juste dans nos raisonnements, précis dans nos argumentations, respectueux dans nos comportements, dévoués dans nos engagements et constants dans notre action, tout cela relève des vertus que l'école de la République doit enseigner. La refondation de notre école n'est pas une réforme à côté d'autres ; c'est la condition même de la réussite de toutes les autres réformes et du redressement de la nation.
C'est pourquoi, si nous voulons surmonter la crise de l'avenir et la crise de l'identité nationale que nous traversons depuis plusieurs décennies, nous devons faire de l'école notre premier investissement et notre bien commun. Encore une fois, la refondation de notre école sera la condition de ce redressement.
Mesdames et messieurs les députés, notre débat va commencer. Vous avez déjà, lors des travaux de la commission, enrichi fortement notre texte sur de nombreux points ; je vous en remercie.
Si je n'ai pas souhaité être présent lors de l'examen en commission, ce n'est pas, contrairement à ce que j'ai pu entendre, par manque de respect ou d'intérêt, mais très exactement pour la raison inverse : c'est l'esprit des institutions réformées en 2008 qui me commandait de laisser aux débats des parlementaires leur pleine liberté. Il y a le temps de la commission et il y a le temps de la séance.
Permettez-moi de saluer le président Patrick Bloche, qui a conduit en commission des débats précis et fructueux. Plus de 600 amendements ont été déposés et – combien de textes ont-ils permis cela ? – 200, venant de tous les groupes, ont d'ores et déjà été adoptés. Je salue le travail du rapporteur, Yves Durand, qui est, comme nous, au début d'une longue semaine.
Vos travaux ont permis de promouvoir le concept d'inclusion scolaire. C'est la définition d'une nouvelle approche de la scolarisation des enfants en situation de handicap. C'est une bonne chose. Nous allons intégrer ces amendements dans le texte de loi et faire en sorte qu'ils ne figurent pas seulement dans le rapport annexé.
Vos travaux ont également permis, grâce à des propositions venant de l'ensemble des bancs, d'importantes avancées en matière de langues régionales. Le rapport annexé reconnaît le bénéfice qu'il y a pour un entant à apprendre très tôt une langue régionale, au même titre qu'une langue étrangère.